Marouane Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT)
Les agences de notation Moody’s et Fitch procèderont en ce mois de février à la notation de la Tunisie. La question politique est primordiale pour les agences de notation, et représente 50 % en termes de classement pour Fitch. On ne peut pas entrer dans des élections depuis juin, et rester jusqu’à février sans visibilité politique pour la période à venir. La BCT travaille sous le programme du FMI, et jusque-là l’institution financière n’a pas imposé à la Tunisie des conditions dites difficiles.
Ezeddine Saidane, expert économique
L’objectif principal de la décision du retrait des billets de 50 dinars est de neutraliser l’économie parallèle qui s’appuie sur la monnaie sans opérer ses transactions ni par chèques ni par cartes bancaires. Les commerçants du marché parallèle préfèrent effectuer leurs opérations avec les billets les plus importants, soit ceux de 50 dinars, d’où l’inexistence de ces billets sur le marché. Toutefois, dans la guerre contre l’économie parallèle en Tunisie, cette mesure reste isolée et insuffisante.
Faouzi Charfi, secrétaire général du parti Al Massar
En Tunisie, la production se trouve encore quasi-bloquée puisque la plupart des secteurs fonctionnent au ralenti. Et les premières conséquences inévitables ont vite fait leur apparition, à savoir l’effondrement progressif de la classe moyenne, l’accentuation de la pauvreté, la mauvaise exploitation des richesses.
Tarak Chérif, président de la Conect
Il faut changer la mentalité des Tunisiens et les orienter vers la création de projets privés, sinon il n’y a pas de perspectives pour la Tunisie. Pour atteindre cet objectif, nous devons concevoir un programme exhaustif, encourageant les jeunes, surtout parmi les diplômés du supérieur et les porteurs d’idées de projets innovants, à se lancer dans l’expérience de l’entrepreneuriat et à concrétiser leurs projets, et ce, en mettant à leur disposition des incitations financières.